Marie Dosé
Marie Dosé est une avocate française spécialisée dans le droit pénal. Fille d’un homme politique et d’une institutrice, elle s’engage dans de nombreuses affaires médiatiques. Portrait.
Biographie :
Marie Dosé est née en 1974 à Essey-lès-Nancy, en Lorraine. Elle grandit dans la ville de Commercy, dont son père, François Dosé, est maire socialiste entre 1977 et 2008 (et aussi député entre 1997 et 2007). Sa mère est quant à elle institutrice en classe de maternelle. Enfant, Marie Dosé est passionnée de piano et son talent lui ouvre les portes du conservatoire. Elle s’imagine devenir professeur de piano mais une maladie des mains contractée à l’âge de 21 ans la contraint à cesser cette activité. Acharnée de travail, elle choisit une autre voie qui va l’obliger à beaucoup bosser : le droit.
Deux procès médiatiques attirent son attention alors qu’elle est adolescente : ceux de l’ancien chef nazi Klaus Barbie et de l’ancien dictateur roumain Ceausescu. Elle en tire une conviction qui la guide encore aujourd’hui dans son exercice professionnel : « j’ai toujours détesté l’idée que la violence soit résolue par la violence, le mal par la commission d’un autre mal. » Grandissant en Lorraine, elle est aussi très familière de l’affaire du petit Grégory. De ce dossier très médiatique, elle conserve le souvenir d’un dégoût de voir toutes les appropriations faites par les gens et les conclusions tirées par les uns et les autres, pourtant extérieurs à l’histoire.
Après son abandon du conservatoire, Marie Dosé est d’abord étudiante à la faculté de droit de Nancy, avant de poursuivre par un cycle de droit public à Paris 1 Panthéon-Sorbonne puis d’entrer à l’école de formation du barreau de Paris. Une fois qu’elle passe son barreau, elle est d’abord stagiaire du grand avocat Henri Leclerc avant de devenir collaboratrice de Michel Konitz. A partir de 2005, elle fonde son propre cabinet, situé au 5 rue de Provence, dans le 9e arrondissement de Paris.
Voulant, lors de ses premières années d’avocate, défendre « la veuve et l’orphelin », comme le veut l’expression consacrée, elle va peu à peu se tourner vers des causes difficiles à défendre en prenant souvent le parti de représenter la défense. Cela lui vaut le surnom de « l’avocate du diable », comme l’affirme Le Monde qui lui a consacré plusieurs articles. Marie Dosé explique se rendre très souvent dans les prisons pour discuter physiquement avec ses clients ou clientes, jugeant indispensable de maintenir un contact humain en dépit de leur incarcération.
Si elle s’engage volontiers dans les affaires médiatiques et n’hésite pas à répondre aux demandes d’interview, Marie Dosé est absente des réseaux sociaux. Elle se dit très solitaire et insomniaque, passant des nuits à lire ou écouter les émissions littéraires de France Culture. Elle connait d’ailleurs particulièrement le monde des lettres puisqu’elle a elle-même publié plusieurs ouvrages en lien avec le droit et le terrorisme et son mari, Marc Villemain, est écrivain.
Clients célèbres :
Marie Dosé n’a pas peur des affaires retentissantes et son nom apparaît dans de nombreux dossiers très médiatiques. On peut par exemple citer l’attentat de Karachi au Pakistan, en 2002, où onze ressortissants français sont tués. Citons aussi l’affaire Robert Boulin (un ministre retrouvé mort pendant l’exercice de ses fonctions), l’affaire Sophie Toscan du Plantier (l’épouse du producteur tuée à quelques pas de chez elle), le procès Greenpeace contre EDF, l’affaire de Tarnac (sabotage de caténaires par des militants de l’ultra-gauche) ou encore le vol Malaysia Airlines 370 (disparition d’un avion au large de l’océan Indien).
Elle défend le comédien Philippe Caubère, injustement accusé de viol en 2018 et dont elle obtient l’acquittement. Dans le même registre, elle défend Rihad B., accusé d’agression sexuelle par l’écrivain Edouard Louis. Elle se porte aussi partie civile dans l’affaire de l’éditeur Christophe Lucquin contre l’écrivaine Christine Angot.
L’affaire la plus sensible est probablement celle qui concerne les familles liées aux terroristes de l’Etat islamique, dont la question du rapatriement en France depuis la Syrie pose un vrai débat public. En 2022, elle obtient la condamnation de l’Etat français par la Cour européenne des Droits de l’Homme après le refus du gouvernement de rapatrier deux femmes et trois enfants français prisonniers en Syrie.
En Syrie, toujours, elle s’engage aux côtés de l’ONG Sherpa, avec qui elle se lie pendant une dizaine d’années, pour attaquer le cimentier français Lafarge SA, reconnu coupable de liens avec l’Etat islamique.
Elle défend aussi un des auteurs des attentats du 13 novembre 2015 et aussi Julien Bayou, l’ancien secrétaire général d’Europe Ecologie les Verts, accusé de violences psychologiques par une ancienne compagne.
Dossiers associés :
- Droit pénal
- Droit de la famille
- Droit des étrangers