L’affaire Brahim Déby
Le 2 juillet 2007, Brahim Déby, fils du chef de l’Etat tchadien, était retrouvé agonisant dans le parking de son immeuble à Courbevoie et devait succomber à ses blessures quelques heures plus tard. Ses agresseurs ont écopé de peines alourdies en appel.
Rappel des faits

Brahim Déby, un jeune homme au profil trouble
L’avenir de Brahim Déby était tout tracé. Destiné à succéder à son père, il en avait été le secrétaire particulier et le sténographe, après avoir obtenu une maîtrise en gestion à Montréal. Cependant les choses vont se compliquer avec l’apparition d’une jeune femme, Hinda, qui deviendra la seconde épouse du président tchadien en 2005. C’est Brahim Déby qui présentera Hinda, à son père. Il l’avait rencontrée lors de ses études. Hinda va rapidement conquérir de l’influence auprès du père président. De sorte que le fils Brahim Déby se retrouve relégué au second plan. On lui offre un placard doré : conseiller technique à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à l’habitat. C’est à cette époque que Brahim Déby s’adonne à la consommation de stupéfiants.
En juin 2006, Brahim Déby se trouve mêlé à une bagarre dans une boîte de nuit parisienne, près des Champs-Elysées. L’altercation aurait pour origines la consommation de cocaïne. Le jeune homme aurait été appréhendé par la sécurité de l’établissement tandis qu’il étalait la cocaïne sur une table du club. Les policiers saisissent sur lui une arme portée sans autorisation, et à son domicile, du cannabis et de la cocaïne. Brahim Déby est jugé en juin 2006. Il écope d’une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis. Il ne fait pas appel. Le soir même, le président tchadien met fin aux fonctions officielles de son fils par la voie d’un décret diffusé à la radio nationale. Brahim Déby perd de fait son immunité diplomatique. La descente aux enfers commence pour cet enfant gâté qui se retrouve du jour au lendemain livré à lui-même.
Les peines des agresseurs alourdies en appel
Les cinq malfaiteurs, qui s’étaient fait passer pour de faux policiers lors de l’agression, avaient été arrêtés et la qualification juridique de meurtre prémédité avait été retenue lors du procès en première instance, tenu en juillet 2011. Aucune motivation politique n’avait été invoquée dans cette affaire, et la justice avait conclu en première instance qu’il s’agissait d’un règlement de comptes.
Le procès en appel s’est tenu en janvier 2013. Les agresseurs de Brahim Déby ont vu leurs peines considérablement alourdies. La peine de Dan Batoua, le cerveau de l’organisation, est passée de 13 à 15 ans de prison. Marin Cioroianu a écopé d’un an supplémentaire d’emprisonnement (13 ans, au lieu de 12 ans en première instance). Il en va de même pour Pierre-Claude Messi Ntsama, condamné à six ans de prison en appel, contre cinq en première instance. Najèbe Oulmoudène, qui avait été acquitté en première instance, a été condamné à neuf ans de prison par la Cour d’appel de Versailles. Jaime de Carvalho est le seul accusé à avoir bénéficié d’un allègement de peine (pour avoir fourni des détails à la police et demandé pardon). Sa peine de 13 ans d’emprisonnement a été réduite à 9 ans. L’avocat de la famille Déby s’est dit satisfait du jugement en appel et estime que justice a été rendue.