Panorama des meilleurs outils d’IA pour avocats et juges
On l’a vu dans notre dernier dossier, dans l’univers juridique, où chaque mot pèse et chaque délai compte, l’intelligence artificielle s’installe peu à peu comme une alliée. Certains outils se distinguent déjà par leur efficacité et la richesse des services qu’ils offrent.
On trouve d’abord Clio Duo, véritable assistant numérique intégré à une plateforme de gestion, capable de parcourir un dossier en un clin d’œil, d’extraire l’essentiel et de suggérer les prochaines étapes.
À ses côtés, CoCounsel, fruit de la maison Thomson Reuters, s’impose comme un compagnon de travail sérieux : formé spécialement pour le droit, il répond avec rigueur aux besoins des avocats, sans jamais sacrifier la confidentialité.
Plus ambitieux encore, Harvey AI explore les méandres des contrats, des due diligences et des réglementations, et restitue des analyses précises là où des heures de lecture étaient autrefois nécessaires.
ChatGPT, bien que généraliste, s’est aussi taillé une place dans les cabinets. Polyvalent, il rédige, propose des arguments, esquisse des contrats ou des courriers, tout en laissant au juriste le soin de vérifier et d’affiner.
Pour les tâches plus techniques, Diligen excelle dans la relecture de contrats, détectant clauses suspectes et omissions avec une minutie presque chirurgicale.
Dans le domaine de la recherche juridique, Lexis+ AI et Lex Machina ouvrent de nouvelles perspectives. Le premier synthétise des milliers de références et éclaire une argumentation ; le second transforme des données judiciaires en véritables tableaux de bord pour anticiper tendances et issues possibles.
En France, Predictice incarne cette ambition de prédire l’issue d’un litige, en chiffrant les chances de succès et la durée probable d’une procédure. L’outil n’impose rien, mais oriente et éclaire.
Autre acteur hexagonal, Septeo Brain, qui déploie des applications concrètes dans les études notariales et cabinets, automatisant l’extraction d’informations et accompagnant la rédaction.
Enfin, dans les tribunaux américains, COMPAS illustre l’usage controversé de l’IA en matière judiciaire : un algorithme qui évalue les risques de récidive. Puissant, mais critiqué pour ses biais, il rappelle que l’IA, si précieuse soit-elle, ne saurait remplacer le jugement humain.
À ces noms s’ajoutent de jeunes pousses ambitieuses comme Harvey, Luminance ou Spellbook, qui attirent déjà d’importants investissements et dessinent le droit de demain.
Photo : formation.lamy-liaisons.fr